
Pour la communauté “Il y a cent ans” de Claramicalement
J’aurais voulu vous apporter la suite de ma saga sur le rôle de Hitler
dans la première guerre mondiale, mais voilà que bizarrement
le site dans lequel j’avais puisé mes sources est devenu inexistant.
J’ai de la chance d’avoir pu garder une partie des écrits.
Et pour la suite, tout le monde la connait.
Aussi pour clôturer ce chapitre je me suis référée cette fois
A un article trouvé dans « L’Express »
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Hitler pendant la Première Guerre mondiale: un « planqué »
La Première Guerre mondiale a-t-elle « fait » Hitler ?
La thèse a été martelée par la propagande nazie.
Le Führer était d’ailleurs intarissable sur sa jeunesse au front.
Et ses intimes s’étaient passé le mot : ne jamais le lancer sur
ses souvenirs de 14-18, surtout en fin de soirée !
Si par malheur le sujet s’invitait dans la discussion,
les convives étaient assurés de ne pas regagner leur lit avant 3 heures du matin,
assommés par la répétition des mêmes anecdotes sur la camaraderie
des tranchées… La Première Guerre, expérience fondatrice transformant
l’artiste raté en apprenti dictateur ? Jusqu’à aujourd’hui, cette version
était aussi partagée par la plupart des historiens. La voilà remise en question
par l’imposante étude de Thomas Weber. L’historien britannique a découvert un trésor,
qui dormait depuis quatre-vingt-dix ans sous la poussière des archives militaires
de Munich : les dossiers du régiment List, cette fameuse unité bavaroise
à laquelle appartenait Hitler. Son « université politique », dira l’auteur de Mein Kampf,
une école de bravoure et de discipline devenue le symbole, dans la mythologie nazie,
de l’héroïsme allemand au cours de la Première Guerre.
Or Weber montre le peu d’estime accordée par les chefs militaires
à cette unité peu entraînée, composée pour l’essentiel de paysans
arrachés à leurs villages. Insubordination, découragement, apathie, désertions :
sous les orages d’acier des Flandres et du nord de la France,
le régiment List n’avait rien de ce corps d’élite magnifié par Hitler.
Sur son expérience du feu, il a en réalité beaucoup menti.
Tandis que ses frères d’armes pataugent dans l’eau glaciale des tranchées,
il trouve refuge au quartier général du régiment, hors de portée des mitrailleuses.
Contrairement à une idée reçue, son rôle d’estafette ne le conduit
qu’exceptionnellement à porter des messages en première ligne.
Hitler évolue dans le microcosme du poste de commandement,
loin des rats et des odeurs de putréfaction.
Aux yeux des fantassins des tranchées, c’est un « cochon de l’arrière », un « planqué ».
Un personnage falot et fayot, attentif à satisfaire toutes les exigences
de ses supérieurs. Un marginal, aussi, dont l’attitude tranche
avec celle des autres soldats : jamais une goutte d’alcool ni de virées au bordel.
Hitler préfère lire ou dessiner… Autre légende tenace :
l’ancien déclassé aurait été hospitalisé pour faire soigner ses yeux aveuglés
par le gaz moutarde. Mensonge : il est évacué pour « hystérie de guerre ».
Son séjour en hôpital psychiatrique sera l’un des secrets les mieux gardés
du IIIe Reich… Comme seront réduites au silence les voix susceptibles
d’écorner l’image de simple soldat sorti du rang pour sauver l’Allemagne :
qui sait qu’Hugo Gutmann, l’officier juif grâce auquel il obtient la Croix de fer
de première classe, sera plus tard persécuté par le régime nazi ?
